Une pollution méconnue, les zones mortes... et leurs causes, l'utilisation massive de fertilisants et les munitions immergées.
Nous connaissons tous maintenant les causes du réchauffement climatique, du trou dans la couche d'ozone, l'impact de notre société industrielle et de consommation sur notre environnement, mais connaissez-vous les Zones mortes?
Ces zones sont en augmentation constante depuis les années 70 et plus encore depuis les années 90. Elles possèdent trop peu d'oxygène pour que la faune puisse survivre, celle ci meurt par asphyxie. On parle alors de zones anoxiques. Elles se constituent pendant une période allant de quelques heures à quelques mois, principalement pendant l'été. Elles existent aussi de manière naturelle dans les grands fonds marins, là ou il n'y a pas de mouvement, mais c'est avant tout l'homme qui est responsable de leur augmentation et de leur prolifération.
L'onu identifie dans un rapport de 2004 environ 150 de ces zones, mais un rapport de 2008 en recense près de 450! Leur taille est variable mais certaines de ces zones peuvent atteindre 70 000 km² !
Une nouvelle fois l'agriculture intensive est montrée du doigt, ainsi que l'usage immodéré des fertilisants, des pesticides et les apports organiques. Une trop grande accumulation de nutriments, le phosphore et l'azote en particulier serait un des grands responsables, mais le problème est plus vaste et mal maitrisé, en effet bon nombre de déchets se sont accumulés au fil du temps dans nos mers, océans et dans certains grand lacs. Les déchets industriels, les métaux lourd, la pollution automobile, les hydrocarbures, les déchets radioactifs et les nombreux dépôts sauvages de munitions que nous avons hérités des deux guerres mondiales.
Des décharges sous-marines contenant des millions de munitions ont été constituées depuis la première guerre mondiale et la carte des principales zones mortes (zones d'eutrophisations) se superpose avec elles. Celles-ci se déplacent aussi du fait des phénomènes climatiques. De nombreux toxiques non dégradables comme le plomb, le mercure, l'arsenic sont ainsi libérés par la corrosion qui attaque l'enveloppe des divers projectiles présents dans ces décharges. Le phénomène devrait s'accentuer car pour l'instant cette pollution serait le seul fait des munitions de la première guerre mondiale.
Selon l'OSPAR (Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est), il existerait 148 sites officiellement reconnus notamment dans la Baltique, la manche et dans le golf du Mexique. 30 de ces sites contiennent des armes chimiques! Ce rapport fait aussi état de 3 zones au contenu "inconnu"!
Cette poudrière sous marine pourrait bien constituer un des problèmes écologique majeur des prochaines décennies. Le coût de traitement de ces déchets est exorbitant et personne ne semble prêt à mettre la main à la poche que ce soit les gouvernements ou les responsables du complexe militaro industriel des différents pays impliqués qui se sont considérablement enrichis pendants ces périodes.
Ceci affecte les écosystème aquatiques, et des espèces meurent en masse dans ces zones, aggravant encore le phénomène. Par voie de conséquences, la faune terrestre n'est pas épargnée. Certaines de ces zones d'immersion se situent près de hauts lieu touristiques, de zones de pêche et constituent une réelle menace pour notre environnement, notre alimentation et notre santé. Signalons également un autre phénomène induis par cette pollution, la prolifération de certaines bactéries et toxines particulièrement dangereuses (toxine botulique). De plus, certains experts rapportent que le réchauffement climatique amplifierait lui aussi ce phénomène.
La France comme de nombreux pays européens est bien évidement concernée par le problème, des lacs, des anciennes mines et de nombreuses régions côtières sont concernées par ce problème majeur. On peut ainsi citer entre autres, le gouffre de Jardel, Avrillé, Gérardmer, Cancale, Quiberon, le lagon de Nouméa. Certains de ces sites se trouveraient aussi a proximité de centrales nucléaires et a l'entrée de certains ports. Le lourd tribu payé par l'humanité pendant les guerres n'a donc pas fini de croître. Des risques inconsidérés on été pris par certains gouvernements comme par exemple l'Angleterre qui a immergé de grandes quantités de déchets radioactifs à l'endroit même ou avait déjà été déversé des munitions, des déchets toxiques et des pesticides comme dans la "fosse des Casquets" située à 15 km des côtes Françaises.
S'ajoute a cela les "zones rouges" présentes en France, Belgique, Allemagne sur les lieux même des combats ou l'accumulation dans la terre de polluants rend impossible certaines activités qui ont été provisoirement ou définitivement interdites par la loi (11 départements en France).
Nous avons tous des droits et des devoirs vis a vis de la communauté mais les politiques libérales de nos gouvernements semblent plus préoccupés par l'économie, les droits de nos industriels que par leurs devoirs vis a vis de nous. A quoi servira l'argent quand nous n'aurons plus de planète? Le profit et l'économie doivent ils être encore les priorités de nos gouvernements?
Ce problème environnemental en devenir n'est pas récent, pourtant en Europe ce n'est qu'a partir de 2005 qu'ont été établie les premières cartes référençant de manière peu précise les sites marins officiels.
Les crédits qui sont alloués a la défense par nos pays sont considérables et on est en droit de se demander pourquoi une part de cet argent n'est pas plutôt destinée au traitement de ce problème grave. Les responsables sont connus... L'humain préférerait il développer des moyens de s'entre-tuer plutôt que d'étudier des solutions pour vivre? Je ne le pense pas mais pour certains ceci constitue un commerce très lucratif, cependant, pour ce qui est des conséquences... laissons la prochaine génération s'en débrouiller!?
Nous nous sommes doté d'outils pour instruire et juger les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité mais ceci n'en constitue t'il pas un, certes plus sournois mais bien réel, on pourrait même parler de crime contre la planète.